8 févr. 2011

Michelin, Citroen & Cie

La firme Citroen est fondée par un Juif hollandais en 1908 à partir de la périclitante Mors. Après avoir ajouté un tréma à son nom pour se faire accepter par les Français, cet ingénieur fait connaître la marque Citröen par une publicité agressive plutôt que par de réelles qualités techniques. Comme une colonne de 23 autocars FIAT parcourt en 1919  trois mille kilomètre à travers le Sahara sans aucun incident mécanique, Citroen veut faire connaître la marque Citroën à travers trois grandes expéditions de style colonial. La traversée du Sahara  fut répétée en 1922, la croisière noire à travers l’Afrique dura de 1924 à1925 et la croisière jaune à travers l’Asie démontra la supériorité européenne. Mais, la croisière blanche entre le Canada et l’Alaska en 1934 se solda par un échec total.

Le spécialiste du pneumatique Michelin, qui veut empêcher l'électrification du réseau ferroviaire, lance en 1931 des automotrices sur rail, sur le modèle des Littorine de FIAT, mais sans leur génial boggie pivotant. Ces rames sur pneumatiques, sont nommées Micheline et sont motorisée par de puissants moteurs Hispano-Suiza ou Bugatti.

Comme Alvis au Royaume Uni en 1928, comme Cord aux Etats-Unis en 1929 ou comme DKW en Allemagne en 1931, la marque Citroen expérimente la traction avant en France en 1933. La firme rencontra le succès avec cette technique, partant du principe que seules les roues portant la masse sont capables d’une traction suffisante. Le problème de l’usure accrue des pneumatiques, le problème du sous-virage endémique et le problème des à-coups ressentis dans la direction fut résolu par l’emploi de moteurs anémiques.

C'est alors que le spécialiste du pneumatique Michelin, qui pense vendre des pneus prend le contrôle la périclitante marque Citroen en faillite en 1935. Puis, le spécialiste du pneumatique Michelin, tente de séduire les populations rurales en 1939, en lançant une voiture minimaliste adaptée aux sols non stabilisés. Cette Jeep à la Française, sorte de Solex de l’automobile, ne connut le succès qu’en France et après la guerre sous le nom de "2 pattes".

Le spécialiste du pneumatique Michelin lance en 1954 sa filiale Citroen dans la suspension hydropneumatique. Ce système avait déjà été envisagé par d’autres constructeurs, mais sans succès. En effet, non seulement, la liaison au sol devient molle et inconsistante, mais de plus le système puise de l’énergie dans le groupe motopropulseur. Dans le cas précis de Citroen, la voiture devait se gonfler 2 minutes avant de pouvoir partir ! De plus le système de frein était couplé à la pompe hydraulique, ce qui rendait la voiture particulièrement dangereuse, en cas de panne de la pompe haute pression.

Le spécialiste du pneumatique Michelin, afin de combler les lacunes de la gamme Citroën, rachète la firme Panhard en 1965, dans l'espoir d'en utiliser les compétences techniques et l'outil industriel, pour produire des voitures de milieu de gamme fiables et attractives. Puis, le spécialiste du pneumatique Michelin, afin de combler les lacunes de la gamme Citroën, rachète la firme Berliet en 1967, dans l'espoir d'en utiliser les compétences techniques et l'outil industriel, pour produire des poids-lourds fiables et attractifs. Finalement, le spécialiste du pneumatique Michelin, afin de combler les lacunes de la gamme Citroën, rachète la firme Maserati en 1968, dans l'espoir d'en utiliser les compétences techniques et l'outil industriel, pour produire des voitures haut de gamme fiables et attractives. Michelin pensait ainsi acquérir un groupe propulseur plus digne, mais n'arrive pas à maîtriser la fabuleuse pièce d'orfèvrerie qu'était le moteur Maserati.

Confronté au même problème de moteur, le gouvernement français associe en 1970 à sa régie automobile Renault, le fabricant de cycles et de moulins à poivre Peugeot et le suédois Volvo dans le développement d'un nouveau moteur V8. Mais ce dernier projet avorte, car le moteur prévu est amputé de deux cylindres et tout en gardant un angle de 45°, il devient le bancal PRV.

La première crise du pétrole de 1973 met un terme aux aspirations du fabricant de pneumatique Michelin de réussir à percer dans le domaine automobile et il envisage de céder sa division automobile au groupe FIAT. Les deux groupes débutent plusieurs projets et 1974, le groupe Michelin sort le Citroën C25, basée sur la plateforme Fiat 242. Le groupe Michelin avait également développé un projet de petite voiture basée sur le châssis de la Fiat 127. Il en sortira plus tard la catastrophique lignée des LN, LNA, AXEL et C15, qui avaient toutes du reprendre le modeste châssis de la Peugeot 104.

Le constructeur italien DeTomaso rachète en 1975 la prestigieuse marque Maserati au groupe Michelin et sort la fantastique BiTurbo. Puis le gouvernement Francais est contraint,  via sa régie automobile Renault de racheter la périclitante marque Berliet au spécialiste du pneumatique Michelin, cette même année 1975. Puis, en dépit des accords avec le groupe FIAT, destinés à sauver la périclitante marque Citroen de la faillite, le gouvernement Francais contraint le modeste fabricant de cycles et de moulins à poivre Peugeot de prendre la suite du fabricant de pneumatiques Michelin, cette même année 1975. Or la traditionaliste firme familiale Peugeot venait de reprendre SIMCA, l'ancienne filiale française de FIAT des mains du groupe américain Chrysler et elle disposait déjà de deux marques concurrentes.

Cette alliance entre un borgne, un boiteux et un manchot à provoqué la catastrophe que l'on sait :
 1. Obligation de développer trois gammes identiques se concurrençant.
 2. Impossibilité financière d'acquérir un motoriste compétent.
 3. Impossibilité financière d'acquérir un carrossier de renom.
 4. Impossibilité de vendre des véhicules ailleurs que dans l'Hexagone.
 5. Obligation de collaborer avec des marques étrangères pour produire des 4x4.
 6. Impossibilité de produire un haut de gamme crédible.
Cette alliance entre un borgne, un boiteux et un manchot préfigure la prise de contrôle de ces trois marques par un groupe étranger.

Source : Internet (page actualisée le 08/02/2011)

3 commentaires:

  1. Avec du recul, cette aventure de Michelin dans le monde automobile démontre la concentration économique des moyens de production. Pour soutenir Citroen, les firmes Mors, Berliet, Panhard, Simca et Talbot ont du disparaître. Le fabricant de pneumatiques Michelin, le fabricant de cycles Peugeot et le fabricant de moteur Fiat s'y sont cassés les dents.

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  2. Les collaborations ponctuelles avec Volvo, avec Renault, avec Ford, avec BMW pour les moteurs étaient nécessaires. les collaborations avec Fiat pour les utilitaires et avec Mitsubishi pour les tout-terrains étaient indispensables. Mais la prise de participation croisée avec GM implique de plus grands risques, car GM dispose déjà d'une marque généraliste en Europe qui va concurrencer frontalement Citroen ou Peugeot. GM qui était en faillite voilà peu risque de ne vouloir que la technologie et pas la sauvegarde des marques.

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  3. Avant la DS de Citroën, il y eu la Tucker avec son phare central directionnel vers la fin des années 40.


    posted by yfic17
    posted on 23.05.2014

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