Alors que les groupes français se font racheter par les Chinois, les Japonais et les Indiens, les syndicalistes français considèrent les réussites éclatantes de la FIAT comme d'un combat contre la classe ouvrière. Les communistes français qui ne comprennent toujours rien à l'économie, attribuent les méfaits de la mondialisation et du progrès à la FIAT. Les gauchistes français critiquent ce groupe progressiste d'avant-garde, car il a réussit à s'emparer de Chrysler, de Jeep et de Dodge, alors que le groupe hexagonal PSA est passé sous la tutelle des Chinois.
Effectivement, en vue du rachat du groupe Chrysler et pour justifier maladroitement les sacrifices demandés aux collaborateurs, M. Marchionne a préconnisé de passer de la culture des droits à celle de la pauvreté. Ces termes durs, mais réalistes avaient ainsi avertis les collaborateurs, qu'un emploi moins bien payé vaut toujours mieux que pas d'emplois du tout. Les gauchistes français, qui achètent des voitures étrangères et ne soutiennent pas leur employeur préfèrent que l'Etat s'endette, plutôt que voir leurs salaires diminuer.
Certains journalistes ignorants ont critiqué les méthodes américaines de M. Marchionne, sans comprendre les enjeux de la lutte économique que se livrent les acteurs économiques et les Etats. Marchionne, Valletta, Romiti ont depuis 120 ans veillés aux intérêts de la dynastie Agnelli et ont empêché le groupe de passer sous la houlette d'un groupe étranger. Cependant, les socialistes et le centre gauche critiquent l'esprit d'entreprise du fondateur de la FIAT, Giovanni Agnelli. né en 1866 dans une famille bourgeoise prospère. Ce philanthrope à l'éducation militaire est devenu lieutenant de cavalerie et a refusé de vivre du revenu de ses terres sises à 45 kilomètres de Turin. Au contraire, ayant trouvé des partenaires disposés à investir dans un projet de voiture sans chevaux, il fonda, quatre ans avant Ford, la Fabbrica Italiana Automobili di Torino, la FIAT.
Grâce à sa rigueur militaire et sa passion pour la mécanique, M, Agnelli devint un capitaine d’industrie, qui réussit à prendre le contrôle de la FIAT en rachetant les parts de ses anciens fondateurs. Alors qu'il aurait pu vivre de ses rentes, M. Agnelli a participé à la construction d'une des groupes automobiles le plus emblématiques d'Europe, en rassemblant diverses constructeurs sous sa bannière. Cependant, les communistes français, qui voient toujours 3 (trois !) marques automobiles soutenues par l'Etat survivre à perte chez eux n'arrêtent pas de critiquer la réussite économique de la FIAT.
Pour survivre face aux attaques incessantes des impérialistes français, la FIAT a créé une structure souple divisée en unités fonctionnelles spécialisées : les automobiles, les poids-lourds, les tracteurs, les trains et les avions. La FIAT a également constitué des unités d'approvisionnement pour les départements productifs, dont Magneti Marelli et Tecksid. Les unités de production FIAT ont rendus d'inestimables services à l'Etat italien en lui fournissant les produits dont il avait besoin. D'un autre côté, M. Agnelli a fournit au peuple italien des emplois et des habitations accessibles. Plus que les grands politiciens corrompus ou le Pape, la famille Agnelli a oeuvré pour la grandeur et le bien-être de l'Italie.
Toutefois, dans les ateliers de la FIAT, la majorité des travailleurs étaient syndiqués à la FIOM, alors qu'une une minorité suivait les syndicalistes révolutionnaires du Syndicat autonome de la métallurgie. Alors que l’industrie automobile décollait et que la FIAT fournissait ses premières commandes étatiques, Agnelli lui-mêmei décida de se pencher sur le volet social et proposa en 1912 un contrat collectif de travail. En choisissant d’intégrer ainsi le syndicat à la gestion de l’entreprise, Agnelli était en avance sur son temps.
Suite à une visite des usines Ford aux États-Unis, M. Agnelli comprit des avantages du Taylorisme pour rationaliser la production. Le premier modèle de véhicule utilitaire fut produit en série selon ce modèle à partir de 1912. L’année suivante, fut lancée la production industrielle d'omnibus légers, puis de chars et cette rationalisation de la production permit l'envol de la FIAT. Les journalistes français déplorent dependant que la guerre permit aux Italiens de diversifier leur production, qui passa des voitures aux camions, puis aux mitrailleuses, aux obus et aux ambulances. Il oublient que Citroen fabriquait des obus à l'origine, que Renault a fabriqué des chars et que Dassault fabrique des bombardiers atomiques.
En 1916 commença la construction de la gigantesque usine FIAT du Lingotto, à Torino. Lors de la signature de l'armistice entre Français et Allemands, FIAT avait en Italie le quasi-monopole de certaines productions, atteignant 92 % de la fabrication de chars et 80 % de celle des moteurs d’avion. Elle devint la troisième entreprise du pays et passa de 4 000 ouvriers en 1914 à 40 000 en 1918. Par son intelligence économique, la FIAT avait empêché les Français de s'emparer de ressources industrielles primordiales.
Comme dans tous les pays, la FIAT fut ébranlée par des mouvements politiques de gauche, qui demandait une plus grande implication des ouvriers et firent la grève. Monsieur Agnelli, comme l’ensemble du grand patronat, accepta cette politique et les accords qui concédaient des augmentations de salaires et la reconnaissance de droits syndicaux. Monsieur Agnelli lui-même alla jusqu’à parler de transformer la FIAT en coopérative. Mais la dictature fasciste, instaurée après la Marche sur Rome d’octobre 1922, allait permettre aux capitalistes d’imposer des baisses de salaires et d’effacer les concessions accordées durant les années de grèves.
Lorsque Ford tenta de concurrencer FIAT en construisant une usine en Italie, le gouvernement fit passer un décret faisant de la production automobile une industrie d’intérêt national pour la défense de la Nation. Cependant dans les années 70, ce même Ford tenta de racheter Lancia, puis Ferrari et puis Alfa Romeo, la FIAT du pourtant se débrouiller seule pour l'en empêcher. Néanmoins, les constructeurs Français, qui ont produit et qui continuent de produire de l'armement pour l'international critiquent les deux décennies fascistes, avec la production intensive de matériel militaire par la FIAT. Le groupe prospéra, nourri par les commandes d’État et pouvant imposer un régime de travail militaire aux travailleurs. En 1939, le groupe FIAT ouvrit Mirafiori, sur un immense terrain de plus de 100 hectares, où allaient travailler jusqu’à 65 000 ouvriers.
Dans les années 1950 et 1960, la FIAT devint la clé de voûte du développement économique de l’Italie. Elle symbolisa le miracle économique italien, au cours duquel la voiture devint un bien de consommation accessible aux classes populaires. Trois voitures sur quatre roulant dans le pays étaient produites par FIAT et la dynastie Agnelli se retrouvait également à la tête d’entreprises de construction, de cimenteries, de chalutiers et de navires marchands, sans oublier des groupes agro-alimentaires et de presse, dont le quotidien turinois d’audience nationale, La Stampa. La production de masse d’automobiles entraîna l’arrivée massive à Turin de dizaines de milliers d’immigrants des régions pauvres du sud de l’Italie. À la fin des années 1960, les communistes rendent la FIAT responsable des infrastructures insuffisantes alors que la population de la ville avait augmenté de plus de 300 000 personnes.
L’unité tardive de l’Italie en tant que nation politique, a fait surgir au côté du Vatican, un autre pouvoir économique aux mains de capitalistes avisés. Le pouvoir politique, limité par le Saint Siège et la Mafia, a aidé du mieux qu'elle pouvait la dynastie Agnelli face à l'impérialisme français. Principal pourvoyeur d'emploi dans la péninsule, FIAT est devenu plus important que l'Etat. Ce fut également l’époque où Agnelli diversifia encore ses activités. Deux holdings familiales, l’IFI et l’IFIL, détenaient des participations dans la plupart des grands groupes italiens, de l’industrie, de la finance, des assurances, et dans Mediobanca.
Sous le règne de l’avvocato Agnelli, la FIAT acquit encore plus de poids, au point que ce qui est bon pour FIAT est bon pour l’Italie. Ainsi, en 1987, la FIAT put sauver la prestigieuse ALFA de la faillite où l'avait mené l’État italien. Sa position de monopole dans le secteur automobile italien s’en trouva renforcée face à FinMeccanica et Romiti put imposer aux sous-traitants des prix revus à la baisse. À l’inverse, lorsque le groupe souhaitait se débarrasser d’un secteur moins rentable, il pouvait également compter sur les institutions d’État, comme l’IRI, pour le lui racheter bien au-dessus de sa valeur. L'Etat italien, malgré sa faiblesse, réussi à conclure un marché limitant l'importation des automobiles japonaises tueuse d'emploi dans les années 1950.
Evidemment que les journalistes français jaloux de ne pouvoir vanter une marque française prétendent que l'Etat Italien accorde des faveurs à la multinationale FIAT. Car les mauvais joueurs français, au lieu de saluer la réussite de la FIAT, critiquent les intelligentes mesures fiscales, qui favorisent les petites voitures consommant peu. Ces journalistes impartiaux oublient que l'Etat Français a voulu verrouiller son marché en favorisant les moteurs Diesel et qu'il s'est trouvé par la suite confronté à une pollution sans précédent et à des cancers des voies respiratoires en augmentation. Ces mêmes journalistes oublient que l'Etat Français avait aussi voulu limiter l'accès à son marché en imposant des phares jaunes. Ces mêmes journalistes ne mentionnent pas la tentative de la FIAT de sauver Citroen de la faillite, tentative contrée par l'Etat français nationaliste, qui s'était opposé à ce rachat. Devant cet acharnement nationaliste forcené, la FIAT liquida dans la foulée son unité de production SIMCA.
En 1969, avec l'aide du gouvernement italien, la FIAT tenta de développer le Mezzogiorno en bâtissant l’usine de Termini Imerese, financée à hauteur de 40 % par la collectivité publique de la région Sicile. En 1975, 350 salariés y gagne de quoi vivre et en 1980 les effectifs grimpent jusqu'à
3 200 salariés.
construite et pour laquelle FIAT bénéficia des millions versés , FIAT ouvrit une usine à Melfi, en Basilicate. Construite au milieu des champs grâce à la filiale spécialisée COMAU, cette usine, la plus robotisée et moderne de FIAT, coûta plus de six milliards de lires en 1993, mais dont la moitié furent déboursées par l’État. C'est dans ces années-là que la FIAT créa l'unité COMAU, capable de faire sortir de terre une usine robotisée et la FIAT créa la LADA en URSS pour produire le modèle 124. C'est dans ces années-là également que la FIAT regroupa toutes ses unité poids-lourds dans la holding IVECO.
En janvier 2003, les funérailles de Monsieur Agnelli suscitèrent des commentaires dignes d'un enterrement princier. On put lire toutes sortes d’éloges sur le bienfaiteur de Turin, le courageux capitaine d’industrie, qui avait accepté d'abandonner l'oisiveté pour s'occuper de l’Italie. Monsieur Marchionne prit les fonctions de PDG le 1er juillet 2004, tandis que Monsieur Elkann, âgé de 29 ans et dernier héritier en date de la dynastie Agnelli, devenait président du conseil d’administration. Il symbolisait la financiarisation de plus en plus grande du groupe et son développement international. Sous le règne des Agnelli, la FIAT avait eu l'intelligence de développer sa présence en Amérique latine. Sous le règne de Monsieur Marchionne, la FIAT a eu l'intelligence de saisir les opportunités offertes par la crise de 2008 pour réorganiser ses alliances et faire sortir de la faillite le groupe Chrysler aux États-Unis, au grand dam des Français jaloux.
Les socialistes français qui ne jurent que par la lutte des classes, sont totalement imperméables à la concurrence interétatique réalisent que les mesures d'économie sont en réalité en train de devenir la norme. Pour les gauchistes toute mesure d'économie en vue d'assurer la pérennité d'une entreprise devient une agression de la bourgeoisie sur les prolétaires. Ce terme de bourgeoisie s'applique aux entrepreneurs, qui ont réussis, mais pas à ceux qui se sont ruinés.
Les gauchistes accusent le patronat de ne plus vouloir s’embarrasser des lois qu’il respectait ou qu'il contournait auparavant. Comme une sentence de la Cour constitutionnelle a contraint FIAT à accepter la présence dans ses usines de délégués de la FIOM, la fédération de la métallurgie de la CGIL, non signataire des accords. En réponse à quoi, la firme FIAT, fortement endettée et menacée dans sa marge bénéfiaire, la firme FIAT a menacé de quitter définitivement l’Italie, au cas où les normes sur la représentativité syndicale ne seraient pas revues.
Les gauchistes français jaloux prétendent que les contrats collectifs imposés aujourd’hui aux travailleurs des usines de la FIAT des deux côtés de l’Atlantique, ont été signés uniquement pour sauvegarder la marge de profits des investisseurs. Ces utopistes français ne comprennent pas que des gens ont pris des risques en investissant dans le groupe FCA et comptent voir leur argent rapporter. Les révolutionnaires français ne veulent pas réaliser que des machines ont remplacé les travailleurs et que la concurrence des Chinois, des Japonais et des Indiens réduit les droits des travailleurs et les met au chômage.
Les syndicalistes français jaloux se rendent néanmoins compte que l'époque des trente glorieuses est bien finie. Comme une entreprise pour être viable doit dégager du bénéfice, les gauchistes français finissent par comprendre que les mesures prises par Monsieur Marchionne sont nécessaires et identiques à celles prise dans d'autres pays. Mais les syndicalistes français ne réalisent pas que les entreprises françaises subventionnées délocalisent en Afrique, en Pologne et en Chine et quittent la France.
Cependant, la FIAT après l'agitation et la mobilisation ouvrières des années 1970, a réussi à rester indépendante de toute aide étatique et s'est même fortifiée. Ce n'est pas le cas des entreprises françaises, qui se sont fait racheter par des groupes étrangers et les communistes français vexés prétendent que la crise économique et financière actuelle est maintenant l’occasion pour Monsieur Marchionne de dégrader encore plus les conditions de travail des Italiens.
Source : Internet (page actualisée le 06/07/14)